Manifestation Dinan 2 octobre
Dans le cortège, les assistantes maternelles
Christine Massart, en blanc, était entourée d'une vingtaine
d'assistantes maternelles à la manifestation d'hier.
La mobilisation contre la réforme des retraites ne faiblit pas à Dinan. Ils étaient au moins 4 000, hier , dans la rue, dont les nounous, qui doutent de pouvoir travailler jusqu'à 67 ans.
ENTRETIEN
Christine Massart, présidente départementale de l'association familles d'accueil et assistantes maternelles des Côtes-d'Armor.
Les assistantes maternelles étaient en force ce samedi. Vous êtes moins nombreuses lorsque la manifestation est en semaine ?
En semaine, les parents font appel à nous pour pallier les écoles fermées. Comme les assistantes maternelles ont souvent des revenus assez précaires, elles ne peuvent pas perdre une journée de travail. Mais un samedi, on est là, comme dans toutes les grandes villes du département.
Pourquoi vous opposez-vous à cette réforme ?
Si nous devons travailler jusqu'à 67 ans pour avoir une retraite pleine, nous n'aurons plus la force physique et morale d'accueillir les enfants. Aurons-nous encore assez de patience et d'énergie ? Ce n'est pas sûr. En plus, nous avons déjà du mal à valider tous nos trimestres, en fonction du nombre d'enfants, des petits contrats. Et à 67 ans, quels employeurs (le conseil général, les parents) voudront confier les enfants à une personne âgée qui a, par exemple, des problèmes de dos ?
On entend souvent que la réforme est plutôt désavantageuse pour les femmes.Vous partagez ce point de vue ?
Tout à fait. Plus de 90 % des assistantes maternelles sont des femmes. Nos carrières se font en dents de scie. Nous avons souvent eu une autre profession, la plupart du temps assez précaire, avant de devenir assistantes maternelles. Nous avons eu des congés de maternité, élevés nos propres enfants. Et on peut très bien travailler un an ou deux avant de connaître une baisse d'activité ou même carrément du chômage. En ce moment, la plupart des assistantes maternelles ont une retraite qui ne dépasse pas 500 €.
Vous pensez que les manifestations vont servir à quelque chose ?
J'espère que le gouvernement va nous entendre. Nous sommes conscientes qu'il faut une réforme, mais certainement pas celle-là.